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DanielBerthet.com
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Littérature - Digne les Bains - Prenant source dans la Haute Provence, mes romans entraînent les lecteurs dans la petite histoire des gens du peuple face à la Grande Histoire des Maîtres du Monde.

15 septembre 2011

EXTRAIT - Justice aux poings !

 

 

 

Justice aux pOings !

 

 

Quand la loi redevient celle de la jungle, c'est un honneur que d'être déclaré hors la loi.  

Un feu dévore un autre feu - Hervé Bazin

 

 

- Mardi 22 août -

 

- City of New York -

- Rikers Island State Penitentiary -

- State of New-York -

 

Le soleil ne lâchait rien ! Depuis deux mois, il pilonnait la ville jusqu’à la faire crever au fond de ses hospices et de ses prisons. Même les arbres criaient au secours ! Rikers Island retenait son souffle... Ses quatorze mille taulards préféraient encore l’étuve des cellules au feu de l’enfer qu’ils devaient affronter dans les cours de promenade sans un brin d’ombre.

Samuel Cruz était seul dans sa cellule du B3, Aile Est de la zone quatre. Ses deux codétenus étaient ailleurs dans la taule, l’un pour son travail et l’autre à l’infirmerie. 

Torse-nu avec un simple caleçon comme vêtement, allongé sur son matelas mousse dans ce four de dix mètres carrés, coincé sous la dalle du plafond, se tournant d’un côté et de l’autre pour tenter de surnager au milieu des miasmes de ses transes, il se demandait encore et encore jusqu’à quand durerait son calvaire commencé depuis près de deux années !

Accusé du viol et du meurtre d’une prostituée dont on avait retrouvé le cadavre dans son local de boxe, il avait toujours hurlé son innocence mais la Justice n’avait entendu que les accusations portées par trois témoins contre le négro portoricain du Bronx qu’il était !

Les yeux dans le vague, plongé dans ce mauvais film comme chaque fois qu’il se retrouvait seul, il fut surpris par le bruit particulier de la clef dans la serrure. Il était pile dix-sept heures et ce n’était pas encore le moment de la ronde du maton, ni de la bouffe ! Ce devait donc être une nouvelle fouille ?

La porte à peine entrouverte, le maton hurla :

         - 5307, libérable. Prépare ton paquetage !

Sam, c’était son surnom depuis toujours, crut d’abord à une vacherie comme savaient en balancer les matons qui voulaient annoncer un nouvel exercice d’emmerde, particulièrement  lorsqu’ils s’adressaient aux négros et aux morenos. Le maton, fier de lui, allait certainement s’empresser d’ordonner l’alignement contre le mur du couloir en attendant la fin de l’opération !

- Oh, tu réagis ! C’est pas tous les jours qu’on t’apporte une nouvelle comme celle-là !

Sam hésita, passa en position assise sur le matelas, jeta un regard furtif sur la porte, certain qu’il allait apercevoir trois matons faisant le pied de grue dans l’attente de la fouille.

Le maton était seul cette fois-ci !

- Allez, on’ va pas y passer la soirée. C’te fois-ci, c’est du lourd. Tu t’bouges le cul si tu veux te sortir de là, sinon tu attendras demain…

Sam commença à se poser la question : Et si c’était vrai ? Il se décramponna du matelas et se mit debout sur le sol tout en restant sur ses gardes. Il ne voulait pas sauter de joie pour se faire ridiculiser ensuite par les matons.

- Ce doit être une connerie de plus ! finit-il par lâcher ayant besoin d’une autre confirmation.

Le maton lui tendit alors un papier de l’administration sur lequel étaient inscrits son numéro de matricule, son nom et l’ordre de libération. Cela changeait tout ! Sam le relut deux ou trois fois pour être sûr qu’il comprenait bien le message.

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